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Nathalie bouquine

La rigueur, moi ça me gâche le plaisir de la lecture, je préfère me laisser porter de page en page et de livre en livre. Holden, mon frère-Fanny Chiarello

Maine- J Courtney Sullivan

Maine- J Courtney Sullivan

Alice ne voulait absolument pas devenir une épouse, coincée dans une maison pleine de rats, au service d'un homme qu'elle aimerait de moins en moins avec les années. Mais, elle avait vingt deux ans, et c'était comme si à cet âge une fille ne pouvait rien espérer d'autre; A cause de cette perspective, sortir avec des garçons était devenu une corvée.

Dans le placard de sa chambre, Alice avait caché une copie de Vivre seule et aimer ça, le livre dont elle avait entendu parler par Trudy. Elle en lisait un ligne à haute voix à sa sœur: vivre seule, d'après Marjorie Hillis était "peut être aussi bien que n'importe qu'elle autre façon de vivre et infiniment mieux que de vivre avec trop de gens ou avec la mauvais personne.

Certaines nuits, Alice faisait la lecture à Mary dans le lit, avec la voix exagérée et théâtrale de Trudy : "Vous pouvez vous faire plaisir sans honte-peu de personnes sont assez intelligentes pour comprendre cela. L'astuce consiste à vous construire une vie qui vous plaise vraiment."

Maine est un roman à quatre voix, quatre femmes de la famille Kelleher, d'origine irlandaise, Alice, la grand-mère, Kathleen, la fille ainée d'Alice, Anne-Marie, la belle fille d'Alice marié au frère cadet Pat, et Maggie, petite fille d'Alice et fille de Kathleen. Tous les ans, les enfants d'Alice la rejoigne dans la maison familiale de vacances à Cape Neddick dans le Maine, l'endroit, au bord de mer est isolé et magnifique.

Le père Daniel a gagné suite à un pari, ce terrain juste après guerre. Daniel et Alice réunissaient toute la famille chaque été, d'une maison de fortune ils ont construit une magnifique villa, La Maison d'Alice.

Cependant les temps changent et les liens familiaux se sont distendus, avec parfois la distance entre les membres d'une même famille. Aujourd'hui, les trois enfants d'Alice se partagent la période estivale et séjournent respectivement les trois mois d'été, selon un planning établi par Anne-Marie, la belle fille parfaite, très dévouée auprès d'Alice, bien plus que ces propres filles.

Kathleen séjourne en Juin sauf qu'elle habite Los Angeles avec Arlo et fait rarement le déplacement dans le Maine, trop occupé par la gestion de sa ferme biologique. C'est sa fille Maggie New Yorkaise, qui profite de la maison et de la présence d'Alice. Anne-Marie se réserve Juillet avec son mari Pat, elle profite d'inviter ses amis du Club House et Aout pour Clare.

Alice une femme de caractère, ce roman repose en partie sur ce personnage, forcément je l'ai trouvé antipathique au début du roman, une femme qui noie sa solitude dans l'alcool et les sermons du père Donnelly. Une femme, qu'il est possible de percer au fur et à mesure. Rare de trouver une femme de 80 ans au centre d'un roman, à la fois détestable, belle, vénéneuse, admirée et si touchante.

Et son franc parler, source de tensions et conflits familiales, visant en tête sa fille Kathleen, la préférée de son mari Daniel, dont elle désapprouve la vie. Une fille qui a bien suivi l'idée de sa mère "construire un vie qui lui plaise". Alice, ingrate envers sa belle fille Anne-Marie, qu'elle semble utiliser comme béquille et moqueuse devant la naïveté de sa petite fille Maggie, et de son incapacité à gérée sa vie amoureuse.

Il m'a semble que Le temps n'a plus d'emprise sur Alice, et c'est marquant, elle va agir comme catalyseur auprès de trois autres.

L'auteur va faire cohabiter ces quatre femmes l'espace de quelques jours. Les relations entre mères et filles restent au cœur de ce roman, c'est juste et simple.
Une fille, qui ne sait pas se confier à sa mère, et lui fait simplement une lettre. Ou l'inverse, des paroles piquantes juste pour blesser l'autre, la relation duelle de rigueur, quand il est difficile d'exprimer ce que l'on ressent.

Je ne peux dresser les multiples qualités de l'auteure, elle sait en tout cas inspirer au lecteur de l'empathie pour ses héroïnes, une bonne partie de l'histoire se déroule selon le point de vue des quatre femmes, un huis clos exclusivement féminins, uniquement perturbé par la présence d'un prêtre, le père Donnelly et des souvenirs nombreux du mari d'Alice, Daniel et de sa sœur Mary, décédés tous les deux.

J'étais peu un sceptique concernant cette auteure, j'ai trouvé dans ce roman un sens de la narration fluide, une intrigue familiale en demi teinte, des personnages marquants, et un endroit, Le Maine, ses embruns et restaurants à homards. J Courtney Sullivan, journaliste au New Yorker, est une auteure convaincante sur ce titre.

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D
Feuilleté en librairie je ne me suis pas laissée convaincre, peut être parce que les romans sur la famille américaine sont un peu trop présents et finalement assez répétitifs
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N
Oui, je te comprends j'ai pas mal hésité, et il m'a plu et l'auteure a un style convaincant, ce n'est pas non plus un chef d'œuvre, ça se lit tranquille.
K
Bien agréable à lire, non? Son précédent roman m'emballait moins, a priori
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N
Exact très agréable à lire, et dans mon souvenir c'est un peu grâce à toi, tu m'as eu sur le côté bigote du personnage d'Alice, je me suis dit là il y a quelque chose d'intéressant... <br /> <br /> Le premier m'avait a priori un peu rebuté, trop de SP sur la blogo, là aussi je ne sais pas ce qu'il vaut, je le lirai peut être par curiosité, la biblio ne l'a pas, dommage. :)